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COMMUNIQUE DE PRESSE

Artificialisation des terres agricoles : Wauquiez ZAN fout ! Vraiment ?

Depuis toujours et particulièrement ces derniers mois, la Confédération Paysanne AURA lutte contre des projets d'artificialisation des terres agricoles. Dernier exemple en date : les 20 derniers hectares d'une zone très fertile de Savoie sacrifiée pour le développement d'une énième zone d'activité. Le 23 septembre, lors d'un rassemblement de lutte contre ce projet, Laurent WAUQUIEZ annonce : « J'ai décidé que la Région se retirait du processus de la loi ZAN *».

Buzz assuré !

Finalement, on comprend que son objectif réel est de forcer l'augmentation des quotas de zones constructibles. Sujet très porteur dans le cadre d'une élection présidentielle... Pourtant, la loi ZAN a créé une instance régionale de concertation (la conférence ZAN) qui rassemblera les élus locaux et régionaux compétents en matière d'urbanisme et de planification. Son objectif : donner plus de pouvoir aux élus du territoire.

Pour rappel : sur la décennie précédente, 24 000 hectares d'espaces naturels, agricoles et forestiers ont été consommés en moyenne chaque année en France, soit 2,7 ha par heure. Tous les territoires sont concernés, et 61% de cette consommation d'espaces est constatée dans des zones sans tension immobilière.

Or, dans les communes rurales on a beau bétonner, on ne crée pas d'emploi et on dégrade les modes de vie. Ces villages, une fois dotés d'une sortie d'autoroute, de plusieurs ronds-points et d'un ou plusieurs entrepôts logistiques déversant une noria de camions, deviennent des habitats dortoirs que les activités agricoles dérangent. Au-delà de l'impact écologique (érosion de la biodiversité, aggravation du risque de ruissellement, limitation du stockage carbone, etc.), on observe aussi de graves conséquences socio-économiques (augmentation des temps de déplacement et de la facture énergétique des ménages, dévitalisation de ces territoires ruraux, diminution du nombre de paysans et du potentiel de production agricole).

C'est à ce rythme que la France qui gagne en population perd en autonomie alimentaire. Les terres artificialisées sont généralement les meilleures du point de vue agronomique : elles sont plates, avec des sols riches et profonds. Là où on peut stoker beaucoup d'eau dans les sols, où les rendements sont les meilleurs, où on peut avoir un grand nombre d'actifs par hectare et approvisionner la population en faisant peu de kilomètres. En un mot, là où l'agriculture peut être la plus performante.

Pour rendre nos campagnes vivantes, il est urgent de protéger les terres et d'encourager l'emploi agricole au lieu de favoriser l'agrandissement foncier. Trois petites fermes valent mieux qu'une grande !

Pour réussir, il est vital que l'Etat renforce et améliore la maîtrise du foncier par les SAFER et que la Région investisse « pour de vrai » dans l'accompagnement des candidats à l'installation.

Stopper l'artificialisation des terres doit se faire très vite et avant 2050, loi ZAN ou pas, car avec le changement climatique, la productivité agricole va diminuer. Longtemps l'agriculture a fait plus avec moins de ressource foncière. Mais c'est fini. Les élus de la République doivent trouver d'autres manières que d'empiéter sur les espaces naturels, agricoles et forestiers pour assurer l'approvisionnement alimentaire des villes et cultiver la vitalité des territoires ruraux.

*ZAN : Zéro artificialisation nette

Contact :

Thierry Bonnamour, porte-parole – 06 19 06 21 65