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COMMUNIQUE DE PRESSE

Les races d’animaux à petits effectifs ne valent-elles plus le soutien de la Région ?

Depuis décembre dernier, l'incertitude plane sur l'avenir d'une aide régionale nommée MAEC Protection des races menacées (PRM). Ce dispositif vise à conserver sur les exploitations agricoles des animaux appartenant à des races locales menacées de disparition. Six races sont concernées : les vaches Ferrandaise et Villard de Lans, les chèvres du Massif Central et de Savoie, les chevaux d'Auvergne et du Vercors. En 2015, la Région avait pourtant reconduit cette aide en augmentant l'enveloppe dédiée à chaque animal ce qui témoignait d'un soutien fort aux paysan.ne.s qui avaient depuis de longues années œuvrer à préserver des races jugées inutiles par les tenants de l'agroindustrie. Par exemple, pour la race Ferrandaise, on comptait environ 650 vaches en 2005 lorsqu'on en dénombre 2740 en 2020, avec une accélération depuis 2015.

Il semblerait que pour la prochaine programmation FEADER, par simplification, la Région supprime purement et simplement certains dispositifs pour ne privilégier que ceux qui génèrent une masse budgétaire ou une masse de dossiers importante. La MAEC PRM a donc disparu intégralement du projet de programmation 2023-2027. Nous ne pouvons l'accepter.

Divagri (Fédération pour le développement et la promotion de la diversité agricole rhônalpine), le CORAM (Collectif des Races locales de Massif), la Chambre régionale d'agriculture et l'Institut de l'élevage ont également interpellé le président de la Région sans obtenir une quelconque réponse. Face à ce mépris pour le travail de terrain des paysan.ne.s, nous ne pouvons qu'apporter notre soutien à ces démarches.

N ous appelons donc le Conseil Régional à revenir sur la décision de l'exécutif régional de supprimer cette mesure MAEC- PRM. Cette aide est pourtant un marqueur fort d'un soutien institutionnel à la préservation de races à faible effectif indispensables à la diversité de nos territoires. Ces races font partie intégrante du patrimoine socio-économique des différents massifs et ont, à ce titre, un impact direct sur le dynamisme rural de ces territoires ayant de forts handicaps naturels. Ces races sont liées à des systèmes d'élevage basés sur les ressources fourragères et pastorales locales, sur l'autonomie fourragère et la mise en valeur d'espaces souvent fragiles. Moins productives, la MAEC PRM est LE coup de pouce nécessaire à l'installation, le développement et la transmission de ces élevages, sujets sur lesquels la Région positionne pourtant ses priorités.

Si cette décision était actée, la région Auvergne Rhône Alpes serait la SEULE région de France à ne pas appliquer ce dispositif. Cette décision impliquerait des effets dévastateurs dans les races à faibles effectifs concernées comme la Ferrandaise car certains éleveurs qui ont pris en compte cette aide dans leur modèle économique ne pourront pas conserver ces animaux et cela entraînerait une baisse des effectifs inquiétante. Sur les 2740 vaches Ferrandaises de plus de 2 ans en France éligibles à la PRM, 2448 se trouvent en région AURA soit la quasi-totalité du cheptel national. Les éleveurs de race Ferrandaise ne seront donc plus soutenus grâce à cette aide alors que les petites races locales des autres régions continueront leur développement.

Contact :

Jean-Pierre CHASSANG, éleveur de Ferrandaises – 06 76 21 89 45