Bloquons la hausse des prix - Changeons le système agricole !

Ce matin, une vingtaine de paysan.ne.s ont rejoint un collectif d'une centaine de manifestant.e.s issu.e.s des métiers du BTP, des transporteurs routiers et autres artisans. Un blocage du dépôt pétrolier de la raffinerie de Feyzin est en cours. Pour l'instant, l'ambiance est bonne, la présence policière peu visible. Ce blocage est à durée indéterminée tant que le gouvernement n'accédera pas à nos revendications.
Nos revendications sont simples :
- Bloquer le prix à court terme des matières premières agricoles pour permettre aux paysan.ne.s de passer l'année.
- Financer réellement la transition agricole pour viser l'autonomie des fermes.
Dès le début de la guerre en Ukraine, les promoteurs du système agricole productiviste ont instrumentalisé cette guerre pour éteindre toutes velléités de transition sociale et écologique du modèle agricole : attaque contre la stratégie Farm to Fork, à laquelle ils se sont toujours opposés, dévoiement du concept de souveraineté alimentaire réduite à un « produire plus sans contrainte ». Ce sont des manœuvres profondément opportunistes, indécentes et malsaines que nous dénonçons.
Le gouvernement a fléché 400 millions d'euros pour les éleveuses et éleveurs, fortement dépendants de l'achat d'alimentation animale, cependant ils vont à peine leur permettre de sortir la tête de l'eau. Alors que les enjeux appelleraient à financer leur transition pour plus d'autonomie, plus de sobriété et donc moins de dépendances. Cette mesure sera donc insuffisante pour freiner la restructuration des filières animales et pour protéger chaque éleveur et éleveuse pendant cette crise.
Plutôt que de financer à fonds perdus les déséquilibres du marché et préserver les énormes bénéfices des monoculteurs-céréaliers qui seront engrangés pendant cette crise, il faut interdire la spéculation sur les produits alimentaires. Pour répondre à l'inaccessibilité économique des populations et faire reculer la faim dans le monde, la principale mesure efficace est l'instauration de prix solidaires, via notamment un contrôle des prix des céréales. Ces prix solidaires seraient déconnectés du marché mondial. Cela suppose de sortir de la logique du libre échange. Voilà qui répondra, sans hypocrisie, à l'insécurité alimentaire des populations plus précaires du monde entier.
CONTACT sur place : Manuel ARANDEL - 06 58 93 56 49